Huile sur bois
Restauration d’une commode peinte
La commode italienne du 18 eme siècle avait déjà été restaurée et on voyait très visiblement les anciennes restaurations. La peinture était tombée en de nombreux endroits et le vernis avait beaucoup jauni.
Après un refixage de la couche picturale, un dévernissage avec enlèvement des surpeints ( retouches de peinture débordantes sur la couche picturale originale ) un masticage des lacunes a été effectué. Des repeints ont été faits sur ces lacunes et un vernis a été posé sur l’ensemble du meuble.
Restauration d’un tableau de Goetz
Ce tableau ovale de Goetz avait été très mal conservé: il n’avait pas de châssis et il avait été roulé. La toile était donc très déformée, la couche picturale était cassée et présentait des écaillages et des lacunes.
La restauration a commencé par un refixage des écailles par la face. Un cartonnage a été réalisé pour permettre une remise à plat de la toile et un refixage général de la couche picturale. Des bandes de tension en toile ont été collées sur tout le pourtour au revers et la toile a été montée sur un châssis. Pour terminer, des mastics ont comblé les lacunes de peinture et des repeints ont réintégré ces lacunes. Un vernis final a été appliqué sur toute l’oeuvre.
La toile est déformée, la peinture écaillée et très sale. | Le nettoyage, les retouches et le vernis ont redonné son éclat au tableau. |
Surpeints
A la différence des repeints qui sont là pour cacher uniquement les lacunes de matière picturale, les surpeints recouvrent aussi la matière picturale originale du tableau.
Ils sont donc beaucoup plus difficiles à retirer: ils tiennent beaucoup mieux car ils sont posés sur une couche de peinture et non sur un enduit comme les repeints. Pour les enlever, on doit souvent employer des solvants plus forts donc plus dangereux pour la matière originale et souvent on doit utiliser un scalpel pour enlever les résidus.
De plus ils déforment souvent la lisibilité de l’oeuvre: ils sont souvent pratiqués par des restaurateurs peu consciencieux.
Parfois, ils ont été pratiqués pour transformer une partie du tableau.
Dans le tableau ci-dessous, on avait recouvert le tombeau pour en faire une fontaine.
Une fontaine cache autre chose. | Une fois nettoyée la fontaine est redevenue un tombeau. |
Nécessité de rentoiler une huile sur toile
URGENCES: quand doit-on consulter un restaurateur ?
Si la couche picturale est détachée du support, si des écailles de peinture tombent ou sont tombées il faut confier rapidement le tableau à un restaurateur.
Si en mettant un tableau face à une source lumineuse vous voyez plein de petites fentes ou trous qui laissent passer la lumière il est temps de faire rentoiler votre tableau.
La toile est devenue trop fragile, elle est brulée et oxydée, l’enduit est devenu poreux.
Sinon, en attendant plus, la couche picturale finira par s’écailler et le travail de restauration sera beaucoup plus important: le prix de la restauration sera plus élevé et le tableau perdra de sa valeur marchande.
Nettoyage, dévernissage d’un tableau
Un nettoyage de tableau redonne profondeur, contraste et éclat à l’œuvre. Sans l’altérer, il lui rend son aspect d’origine en laissant perceptible les transformations liées au temps et sans en déprécier la valeur. On n’enlève jamais complètement le vernis d’origine pour ne pas altérer la couche picturale: on en conserve une très fine couche. On protège le tableau des UV avec un nouveau vernis.
Ecaillage de la couche picturale d’un tableau
Exemple d’écaillage de la couche picturale dû à un problème d’humidité: la toile s’est rétractée mais la couche picturale n’étant pas souple, se décolle du support, se soulève, se casse et tombe ….
Le problème peut exister aussi sur une huile sur bois; le bois lui aussi bouge avec le taux d’humidité ambiante.
Sous la couche picturale, entre l’enduit et le support, il y a en général une couche de colle à base d’eau ( colle de peau ) qui est très sensible à l’humidité. En cas d’hygrométrie très importante l’adhérence entre la couche picturale et le support diminue et disparait: la conséquence est l’écaillage de la couche picturale.
Il peut se produire un écaillage du à une mauvaise technique dans la réalisation du tableau: les différentes couches de peinture se désolidarisent les unes les autres par plaques.
Dans tous les cas, il est pratiqué un refixage de la couche picturale au support. Différentes colles sont utilisables selon les cas: de la colle de peau, de la cire-résine, des colles synthétiques. On refixe par la face de manière ponctuelle avec une spatule chauffante: on obtient ainsi une pénétration de la colle et on retrouve la planéité de la surface picturale.
Quand l’écaillage est très important ou général sur une huile sur toile, on pratique un refixage général par le revers de la toile. Les colles employées sont sensiblement les mêmes. Il est procédé d’abord à un cartonnage sur la couche picturale.
La craquelure : marque du temps
A part les tableaux contemporains, toutes les peintures ont des craquelures: il en existe deux catégories:
La craquelure d’age: ce sont des fissures dans la peinture ( couche picturale), différentes selon l’age du tableau et le support de la peinture. Si nécessaire je prévois une remise à plat avec consolidation.
La craquelure prématurée: c’est une crevasse peu profonde de la couche picturale liée à un problème de séchage: si la craquelure laisse apparaitre la couche sous-jacente (blanc de l’enduit ) il faut retoucher à l’intérieur de la craquelure pour l’atténuer.